Menu

CONTACT US

Contact Person: Chris Matlhako
Tel: +27 11 3393621/2
Fax: +27 11 3394244
Email: info@alnef.org.za

Postal Address
PO Box 1027
Johannesburg 2000
South Africa

Physical address
No 1 Leyds Street
Corner Biccard
Braamfontein
Johannesburg, 2000

Conférence africaine sur la Démocratie participative et la Rencontre du Forum du Réseau de la Gauche africaine

19 - 21 août 2010, Johannesburg, Afrique du Sud

Déclaration

Nous, délégués à l’”African Conference on Participatory Democracy” et l’”African Left Networking Forum Meeting”, représentant 52 Organisations de 28 pays, comprenant 3 Formations de la Jeunesse et 28 Partis Politiques, réunis à Johannesburg du 19 au 21 août 2010, déclarons ce qui suit:

1. La lutte continue!


Alors que nous observons les 50 ans du processus de décolonisation de notre continent, nous notons la grande diversité d’expériences, d’avancées populaires et démocratiques, de gains partiaux, de stagnation et même, dans certains cas, de sérieux revers, ainsi que l’oppression pesante des forces progressistes. Partout dans notre continent, la lutte pour les aspirations démocratiques, sociales et économiques légitimes de nos peuples se poursuit.
Des siècles de lutte anti-coloniale, des décennies de mobilisation pour la libération nationale, et 50 ans de pillage et de manoeuvres néo-colonialistes, nous ont enseigné une leçon importante – la poursuite, l’approfondissement et la défense des objectifs liés de la libération nationale, de l’unité nationale, d’une démocratie vibrante et des avancées sociales et économiques requièrent une lutte de tous les instants, la mobilisation populaire, l’organisation et la vigilance.

La liberté et l’unité de nos peuples et de notre continent ne viendront jamais d’en haut, mais elles seront le résultat de la lutte des travailleurs et des forces populaires.

Dans ce contexte, nous rejetons les manoeuvres émanant des certains milieux de l’UA qui visent à imposer, hâtivement et en partant du haut, un Gouvernement Africain, des “Etats Unis d’Afrique” rapetassés par certains hommes d’état dont certains ne possèdent pas de mandat démocratique légitime à l’intérieur de leur propre pays. L’unité de l’Afrique, l’unité de nos peuples, nous la construirons dans la lutte, en partant du bas et sur la base de la mobilisation contre les forces réactionnaires extérieures et leurs agents locaux.

Faisant fi du mythe libéral d’un ordre mondial nouveau et d’un hémisphère Nord bienfaisant déterminé à tendre une main secourable à notre continent, les forces impérialistes, leurs agents néo-colonialistes locaux et leurs maîtres payeurs, les corporations transnationales, s’activent partout à développer la recolonisation effective de notre continent. L’agenda stratégique persistant prend des formes multiples – l’expansion des interventions militaires externes, notamment la persistance des bases militaires françaises et l’expansion d’Africom qui travaille avec le régime militarisé local ; le soutien continu et sélectif de régimes autocratiques ; l’encouragement de divisions ethniques et régionales ; la certification hypocrite de processus électoraux profondément défectueux ; et l’affaiblissement délibéré de la capacité des états africains et de leurs secteurs publics à discipliner le capital et faire progresser le développement.
Notre continent regorge de populations et de ressources naturelles, et pourtant, partout notre population vit dans la pauvreté. Le pillage de nos richesses continue tandis qu’ici, comme le dit le proverbe Sotho, il ne nous reste qu’”à partager la tête d’une fourmi”.

2. Le développement africain et la crise globale du capitalisme

La Conférence et le “Networking Forum” prennent pour point de départ le constat que pour la grande majorité des forces populaires de nos pays, tant en période de “boom” qu’en période de “bust”, le capitalisme est une crise quotidienne de pauvreté opprimante, de chômage, de destruction des ressources naturelles, de faim, et de l’âpre lutte pour la survie. Il ne peut y avoir de stabilité, de paix, de vraie démocratie et de développement humain complet sous la domination du capitalisme – système caractérisé par l’exploitation et l’oppression de la grande majorité des peuples du monde.

Nous rejetons l’opinion simpliste qui consiste à dire que la récession économique n’est qu’un produit de la mauvaise gestion du système financier global par des banquiers avides. L’instabilité économique globale actuelle est une caractéristique inhérente au capitalisme, et l’Afrique pourrait bien, une fois de plus, avoir à payer chèrement les faiblesses inhérentes et les maux du système capitaliste global.

Nous nous engageons à promouvoir le développement social et économique intégral de l’Afrique sur la base des besoins des peuples africains et non du profit privé, en protégeant la classe laborieuse de l’Afrique et les ressources naturelles d’une nouvelle vague d’exploitation capitaliste globale, car nous savons que le système capitaliste lutte pour enrayer la chute de ses bénéfices et regagner le terrain perdu. Nous considérons que notre travail fait partie intégrante de la lutte pour la démocratie et les droits humains en Afrique.

3. Le changement climatique et la destruction de nos ressources naturelles

Nous avons pris note du consensus scientifique international sur la constatation que la croissance économique globale est occupée à détruire rapidement les conditions bio-physiques du genre humain. Nous avons également noté que ce sont les modèles économiques de la consommation du Nord développé qui sont les principaux moteurs de cette crise qui s’aggrave, mais que ce sont les peuples du Sud qui feront les frais de la crise.

Au coeur de la crise écologique, il y a un régime capitaliste global basé sur la reproduction élargie du profit privé. Notre lutte pour le socialisme est une lutte dont la stratégie est de donner la priorité aux besoins sociaux et non au profit privé. En tant que telle, la lutte pour le socialisme est et doit être simultanément une lutte pour l’écologie renouvelable. Nous nous engageons à apporter notre contribution à tous les efforts dirigés vers le développement de sources d’énergie renouvelable dans l’environnement et d’un ordre mondial social et économique juste et démocratique. Dans la recherche de nouvelles sources d’énergie et de la protection de l’environnement, nous nous garderons toujours des manœuvres de l’impérialisme visant la poursuite du sous-développement de l’Afrique et le pillage de ses ressources naturelles et en main-d’œuvre.

4. Solidarité globale de gauche

Partout dans le monde, et surtout dans l’hémisphère Sud, les forces progressistes et populaires réalisent une fois de plus que leurs luttes diverses sont inextricablement liées à la lutte contre le capitalisme. Nous, les forces progressistes du continent africain, nous engageons à nous unir à la lutte anti-capitaliste des travailleurs et des politiques et à tirer les enseignements de la riche expérience du mouvement social, des femmes, de la jeunesse, des autochtones.
En notre qualité de Forum du Réseau de Gauche Africain, nous nous efforcerons de créer des liens plus actifs avec des forces qui partagent notre vision, non seulement à l’intérieur de notre continent, mais également avec les forces d’Amérique Latine, d’Asie et de tous les autres coins du monde.

Les progrès importants de la gauche en Amérique Latine nous encouragent et nous pensons qu’il y a, pour nos luttes sur le continent Africain, nombre de parallèles et nombre de leçons à tirer des différents projets de gauche de ce continent, en ce compris le Brésil, la Bolivie, le Venezuela et l’Equateur. Nous réaffirmons notre profonde appréciation pour le soutien internationaliste hors ligne que n’a cessé d’apporter Cuba à nos peuples et nous nous engageons à poursuivre nos actions de solidarité pour la défense du socialisme cubain.

La route à suivre

Nous avons décidé, au cours de cette réunion, d’intensifier nos interactions. Dans ce but, nous nous réunirons une fois par an. Un secrétariat de l’ALNEF a été créé pour préparer nos réunions annuelles et garantir la continuité du travail. Entre autres choses, nous allons consolider ALNEF et son site web, qui recueilleront nos discussions et débats au fur et à mesure

Outre les réunions annuelles, nous tiendrons également des réunions concernant les luttes de secteurs. C’est dans cette optique que nous avons décidé d’organiser une conférence internationale sur les Femmes en Afrique en février prochain.

Collectivement, en tant que réseau, et individuellement, en tant que groupements séparés, nous nous engageons à transmettre à notre base les idées, perspectives et campagnes auxquelles nous nous sommes résolus ces derniers jours.

AMANDLA NGAWETHU! (Pouvoir au people!)

Y A UMAAL ALALM WA CHOUB EITHEDUI (Travailleurs et peuples du monde entier, unissez-vous!)

MAPAMBANOI BADO y ANAENDELEA! (La lutte continue!!)

Johannesburg
21 août 2010.